L’art ne date pas d’hier, et l’homme dans sa forme plus primitive avait aussi ce besoin de s’exprimer à travers ce dernier. Mais avant le début du XXème siècle, l’art préhistorique n’existait pas pour les savants. Il a fallu attendre pour que cela puisse exister dans les esprits et être étudié en tant que mouvement artistique. Cet art est pratiquement exclusivement réalisé à l’air libre, et connait une grande diversification et conduit les sociétés préhistoriques.
L’art préhistorique nous permet de suivre l’évolution de l’homme, leurs habitudes, et va mettre en lumière la naissance des coutumes et de la sédentarisation.
L’époque Paléolithique (-40 000 à -12 000 avant notre ère)
L’art est né au début du Paléolithique supérieur, il y a de cela environ 35 000 ans avec l’apparition des premiers Hommes modernes : les Homo sapiens.
Durant cette époque, les hommes ont commencé à s’exprimer durablement à travers des représentations figuratives et géométriques prenant des supports de parois de grotte comme toile et d’objets sur lesquels ils gravaient des ornements.
Les archéologues ont identifié cinq grandes phases en se basant sur l'évolution des outils et des armes, qu'ils ont nommées :
Aurignacien
Gravettien
Solutréen
Badegoulien
Magdalénien
Ces termes proviennent des sites où ces phases ont été découvertes initialement, comme Aurignac, la Gravette, Solutré, Badegoule et la Madeleine, grâce aux objets retrouvés.
Les premières manifestations d'un caractère artistique indéniable incluent les plus anciennes représentations figuratives, telles que des statuettes en ivoire en Allemagne et des gravures sur blocs en France. Ces œuvres étaient retrouvées dans des habitats rocheux au pied des falaises, ainsi que des peintures et des gravures dans des grottes profondes. Depuis lors, l'art, à la fois sur les parois et sous forme d'objets, a continué à évoluer et à jouer un rôle essentiel dans la vie culturelle des sociétés préhistoriques.
L’art mobilier
Le terme “art mobilier” fait référence à tous les objets portant un ornement dont le support est portatif, que ce soit utilitaire ou purement décoratif. C’est un ensemble de production d’œuvres d’art fait par l’homme sur des objets plus ou moins durable. C’est d’ailleurs sur les objets à durée de vie longue que les décorations sont les plus élaborées.
On les retrouve sous forme de sculpture en ronde bosse, et des modelages en argile, ainsi que sur des armes et outils en matières dures animales (harpons,, propulseurs, spatules bâtons percés, pointes de sagaie etc...), des plaquettes en pierre, galets et ossements.
Ce sont des objets sur lesquels les hommes gravaient de décors géométriques et/ou figuratifs des animaux ou humains. Le mobilier peut ainsi circuler largement sur de longues distances et pénètre ainsi les réseaux de communications et d’échanges sociaux et économiques.
L’art Pariétal
L’art pariétal contrairement à l’art mobilier, est un art ayant pour support les parois de grottes que l’on appelle les “grottes ornées”. Comment parler de cet art sans faire référence à la plus célèbre grotte ornée qui est celle de Lascaux. Cependant, ce n'est pas la première qui a été découverte. Il s'agit de celle d'Altamira, découverte par un espagnol nommé Marcelino Sanz de Sautuola en 1868 dans un village de Santillana del Mar.
Les découvertes de grottes ornées se succédèrent à partir de 1895 : la Mouthe, dont le remplissage permit d’authentifier l’ancienneté des peintures, les gravures des Combarelles et le bisons de Font-de-Gaume.
Il faut aussi souligner que cet art se trouve principalement en Europe.
Pour les réaliser, les hommes préhistoriques fabriquaient de la peinture en y mélangeant des pigments faits à partir d’un liant, qu’il soit de l’eau ou de la graisse, de talc (pour épaissir le mélange), et des pigments minéraux réduit en poudre (en général c’est de l’argile). Une fois confectionnée, la peinture était stockée dans des coquillages qui faisaient office de palettes. Les artistes préhistoriques soufflaient la peinture autour de leur main pour créer leur empreinte sur les parois (que l’on appelle les mains négatives) ou bien ils la déposaient directement sur la surface en pierre à l’aide d’outils similaires aux tampons.
D'après les découvertes des grottes ornées en Europe, l'art pariétal apparaît vers -36 000 ans pendant l'Aurignacien, se développe ensuite jusqu'à son apogée au Magdalénien vers -13 000 ans, pour ensuite décliner rapidement et finalement disparaître vers -8 000 ans.
L’époque du Néolithique (-8000 avant notre ère)
Le Néolithique est considéré comme une révolution dans l'histoire de l'humanité. En effet, c'est à cette époque que l'homme va apprendre à domestiquer la nature. De chasseur cueilleur nomade, il devient sédentaire, agriculteur et éleveur. C’est un changement massif des modes de vie dans le monde entier puisque les hommes se sédentarise.
Les dates approximatives qui marquent le début de l’établissement de l’agriculture dans le monde :
En Amérique, il a duré de 2500 avant J.-C. à environ 500 après J.-C.
En Europe du Nord et de l’Ouest, le Néolithique a duré de 4000 à 1800 avant J.-C.
En Europe centrale, il a duré de 5500 à 2000 avant J.-C.
En Asie de l’Est, il a duré de 6000 à 2000 avant J.-C.
En Europe du Sud-Est, elle a duré de 7000 à 2500 av. J.-C.
En Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, elle a duré d’environ 8000 à 2500 av. J.-C.
Mais quel est le lien avec l’art ?
Les évènements de la vie quotidienne bouleverse les habitudes et changent les coutumes, et cela a une grande influence sur l’art. Là où les hommes du paléolithique concentraient leurs énergie dans la chasse et la préservation de l’espèce (comme en témoignent les peintures rupestres de Lascaux et les symboles de fertilité des figures de Vénus), les habitants du Néolithique s’établissent pour cultiver et maintenir leur vie plus sûre comme telle en devenant sédentaire. Les populations sont moins vulnérables aux prédateurs, aux changements climatiques et les populations augmentent leurs effectifs. Des coutumes apparaissent, et des systèmes de croyances se développent. L’image et l’art vont donc être les piliers de leur retranscription.
L’art rupestre
Cet art diffère radicalement de l’art pariétal. C’est un art se trouvant principalement à l’air libre sur des rochers, des roches et des abris sous roches. Elles apparaissent au Néolithique et se prolongent jusqu’au début des temps historiques (l’art antique). On trouve cet art dans le monde entier, et non pas principalement en Europe comme l’art pariétal.
L’art rupestre est beaucoup plus narratif, plus varié, et la qualité est différente : de part les figures, et surtout les gravures par piquetage.
On observe toutes sortes d’animaux, des humains, des armes, des chars, des habitations, des arbres etc... ces représentations sont souvent situées au cœur des lieux habités et exploités par les humains, placé à des carrefours stratégiques ou sur des escarpements pour qu’on puisse le voir de loin.
Les animaux sont souvent un thème central dans l'art rupestre, quel que soit le type de société. Leur représentation est étroitement liée à l'environnement, mais les choix artistiques sont influencés par les croyances plutôt que par leur abondance.
Il est possible de classifier les explications connues concernant l'art rupestre en trois catégories principales. La première catégorie, la plus courante, concerne la déclaration d'une présence, qu'il s'agisse d'un individu ou d'un groupe, dont les symboles appartiennent à la tribu ou au clan, renforçant ainsi le pouvoir et la cohésion. Ces symboles, qu'ils soient des signes, des représentations humaines ou animales, délimitent les frontières naturelles et le territoire traditionnel tout en donnant un sens au paysage.
Un autre rôle majeur de l’art rupestre est celui de témoignage. Il fixe la mémoire d'événements marquants. Cet art narratif peut aller au-delà de la simple commémoration d'une catastrophe ou d'un coup d'éclat. Les mythes relatifs à la création du monde font partie des universaux de la pensée humaine et ils trouvent leur place dans l'art. Mais aussi la mise en valeur des héros ou personnages mythiques est assez répandue.
Enfin, dessiner des images sur les roches était également une façon d'influencer le monde. À cette époque, l'art avait une fonction prophylactique. L'image, intrinsèquement puissante, pouvait servir de canal privilégié pour communiquer avec les esprits du monde surnaturel, notamment dans le contexte des religions chamaniques.
L'art rupestre est une pratique répandue parmi tous les peuples de l'humanité, sur les cinq continents, depuis des dizaines de milliers d'années d'existence de l'homme "moderne". Les chefs-d'œuvre qu'il ont laissés témoignent partout de systèmes de pensée complexes et, malgré leur diversité, et reflètent l'unité essentielle de l'esprit humain.
Pour aller plus loin :
Merci pour ce post qui me permet d'aider les élèves en situation de handicap.